La procédure de bouclage de la Francilienne continue. Et, même si les éléments de protection de la nature sont retenus, les opposants au tracé restent mobilisés.
LE PROLONGEMENT de la Francilienne entre Méry-sur-Oise (Val-d'Oise) et Orgeval est en marche. Le Conseil d'Etat vient de rejeter la demande d'annulation du tracé déposée par le Collectif pour la protection des riverains de l'autoroute A 104 (Copra). De plus, les services de l'Etat ont expédié des directives aux maires des communes concernées
De ce fait, le spectre des expropriations resurgit parmi les riverains.
Le tracé retenu en octobre 2006 par Dominique Perben, ministre de l'Equipement à l'époque, reste plus que jamais contesté. En premier lieu par les habitants du quartier Fin-d'Oise, le secteur le plus touché de Conflans-Sainte-Honorine, qui dénoncent le coût élevé de cette portion d'une vingtaine de kilomètres, estimé à plus de 2,5 milliards d'euros. « Nous mettons aussi l'accent sur les nuisances générées par les 100 000 véhicules au quotidien, indique Jean Fraleux, président de l'association des riverains de Fin-d'Oise. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Environnement, maintient sa volonté de faire l'autoroute tout en étant dans l'expectative, il est en effet tenté de revoir le tracé ».
« Non seulement l'A 104 va dénaturer les villes et asphyxier des populations mais, en plus, elle aboutira sur l'A 13 qui est à la limite de la saturation », insiste Grégoire Lanza, du Copra.
Les élus des communes traversées par ce nouveau périphérique parisien rejettent le projet en bloc . Ils s'opposent même à un arrêté préfectoral. « Nous prévoyons de déposer un recours pour obtenir l'annulation de cette directive, explique-t-on à la mairie de Conflans. Nous n'autoriserons pas les experts à pénétrer dans des propriétés privées. »
Des études sont en cours
La contestation est également vive à Carrières-sous-Poissy. Eddie Aït, maire PRG, estime que, « après les orientations prises lors du Grenelle de l'environnement, ce projet apparaît en contradiction totale avec les recommandations en termes de santé et d'environnement ».
La Direction régionale de l'équipement d'Ile-de-France (Dreif), qui pilote le dossier, tente de calmer les esprits. Eric Debarle, directeur du projet, confirme le déroulement de plusieurs études, notamment des reconnaissances de sols prévues jusqu'à la fin de l'année. Des experts doivent aussi se rendre dans les propriétés pour s'assurer que la faune et la flore seront respectées, entre autres dans la plaine de Chanteloup et près des étangs de la Galiote à Carrières. Enfin, il est également prévu de mesurer la pollution atmosphérique le long du tracé à l'aide de plantes, en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). « Tout cela n'a rien à voir avec d'éventuelles expropriations, ce genre de procédure ne sera lancé qu'après l'enquête publique prévue fin 2009 », rassure Eric Debarle